Agenda

Vendredi 22 novembre, à 19h au Cercle de la Renaissance, Centenaire de la grève des Penn Sardin de Douarnenez

 

Conférence de Nicolas Pluet,
pour l’Institut d’Histoire Sociale de la CGT

1924, Douarnenez, comme La Ciotat, était un port aux fortes traditions ouvrières.
Mais à Douarnenez, il s’agissait surtout des ouvrières des conserveries de sardines.

A cause de la coiffe portée durant leur travail, on les appelait Penn Sardin (tête de sardines, en breton).

C’est une très belle histoire de femmes, de dignité, de lutte et de victoire ouvrière, qui, 20 avant le droit de vote en France a débouché sur l’élection d’une femme, d’une ouvrière, à Douarnenez.

Conférence parlée, illustrée, et aussi chantée, à l’occasion du centenaire de la grève extraordinaire des ouvrières sardinières de Douarnenez.

Chanteuses et chanteurs seront bienvenus : deux chants faciles à reprendre, après les meneuses et meneurs.

Le travail est si dur, et les journées si longues que les ouvrières chantent en chœur pour tenir le coup.
Même les contremaîtresses approuvent ces chansons qui aident au travail.
Elles chantaient aussi pour lutter.
Une chanson d’esprit anarchiste, chantée durant les grèves de 1909 – 1910 par les ouvriers mégissiers de la région de Carmaux était arrivée à Douarnenez, très probablement par une délégation syndicale.
Puis elle est devenue la chanson des ouvrières sardinières de la ville, leur hymne. Son titre est « saluez, riches heureux ».
Quand le temps était à la revendication, cette chanson était parfois reprise quand le patron faisait visiter l’atelier à un gros client.
Il faut imaginer une centaine de femmes, plus habituées à chanter que bien des chorales d’aujourd’hui, et la chanson parfois reprise dans l’usine voisine qui n’était pas très loin.
Dans certaines usines, on pouvait être licenciée pour l’avoir lancée.
La seconde chanson est moderne. Elle décrit très bien le travail et la grève.
Les liens en bas de texte permettent de les écouter.
Pour « Saluez, riches heureux » le tempo sera plus rapide.

Saluez, riches heureux…

Chaque matin, au lever de l’aurore,
Voyez passer ces pauvres ouvriers,
La face blême et fatigués encore,
Où s’en vont-ils ? se rendre aux ateliers,
Petits et grands les garçons et les filles,
Malgré le vent, la neige et le grand froid,
Jusqu’aux vieillards et aux mères de famille,
Pour le travail ils ont quitté leur toit

 

refrain :         Saluez riches heureux, ces pauvres en haillons,
Saluez ce sont eux qui gagnent vos millions.

Ces ouvriers en quittant leur demeure
Sont-ils certains de revenir le soir ?
Car il n’est pas de jour ni même d’heure
Que l’on en voit victime du devoir,
Car le travail est un champ de bataille
Où l’ouvrier est toujours le vaincu
S’il est blessé qu’importe qu’il s’en aille,
A l’hôpital puisqu’il n’a pas d’écu.                         refrain 

Combien voit-on d’ouvriers, d’ouvrières
Blessés soudain par un terrible engin,
Que reste-t-il pour eux, c’est la misère,
En récompense d’aller tendre la main,
Et sans pitié, l’on repousse ces braves
Après avoir rempli les coffres d’or,
Les travailleurs ne sont que des esclaves
Sous les courroux des maîtres du trésor.             refrain 

Que lui faut il à l’ouvrier qui travaille,
Etre payé le prix de sa sueur,
Vivre un peu mieux que couché sur la paille,
Un bon repos après son dur labeur
Avoir du pain au repas sur la table,
Pouvoir donner ce qu’il faut aux enfants,
Pour son repos, un peu de confortable
Afin qu’il puisse travailler plus longtemps             refrain bissé

 

https://www.dailymotion.com/video/xih1ad

 

Penn sardin   

Il fait encore nuit, elles sortent et frissonnent, 

Le bruit de leurs pas dans la rue résonne.

                                                       Écoutez l’ bruit d’ leurs sabots

                                       refrain     Voilà les ouvrières d’usine,

                                                       Écoutez l’ bruit d’ leurs sabots

                                                       Voilà qu’arrivent les Penn Sardin.

 

À dix ou douze ans, sont encore gamines

Mais déjà pourtant elles entrent à l’usine.                     refrain    

 

Du matin au soir nettoient les sardines

Et puis les font frire dans de grandes bassines            refrain

 

Tant qu’il y a du poisson, il faut bien s’y faire

Il faut travailler, il n’y a pas d’horaires.                          refrain

 

À bout de fatigue, pour n’ pas s’endormir

Elles chantent en chœur, il faut bien tenir.                    refrain            

 

Malgré leur travail, n’ont guère de salaire

Et bien trop souvent vivent dans la misère.                  refrain

               

Un jour toutes ensemble ces femmes se lèvent

À plusieurs milliers se mettent en grève.

 

        Attention, le refrain change                 Écoutez claquer leurs sabots

                                                               Écoutez gronder leur colère,

                                                               Écoutez claquer leurs sabots

                                                               C’est la grève des sardinières.

 

Après sept semaines toutes les sardinières

Ont gagné respect et meilleur salaire.                          refrain

 

Dans la ville rouge, on est solidaire

Et de leur victoire les femmes sont fières.

 

         Le refrain change encore           Ecoutez l’ bruit d’ leurs sabots

                                                       C’en est fini de leur colère,

                                                       Ecoutez l’ bruit d’ leurs sabots

                                                       C’est la victoire des sardinières.

 

À Douarnenez et depuis ce temps

Rien ne sera plus jamais comme avant.                               refrain    

 

https://youtu.be/50VKs3g6DqQ

 

 

Ouvert à toustes.

Apéritif fraternel après le débat – Participation aux frais 5,00 €.

Au Cercle de la Renaissance, salle du 1er étage, face à la Poste, avenue Gallieni à La Ciotat