Vendredi 22 novembre, à 19h au Cercle de la Renaissance, Centenaire de la grève des Penn Sardin de Douarnenez
Conférence de Nicolas Pluet,
pour l’Institut d’Histoire Sociale de la CGT
1924, Douarnenez, comme La Ciotat, était un port aux fortes traditions ouvrières.
Mais à Douarnenez, il s’agissait surtout des ouvrières des conserveries de sardines.
A cause de la coiffe portée durant leur travail, on les appelait Penn Sardin (tête de sardines, en breton).
C’est une très belle histoire de femmes, de dignité, de lutte et de victoire ouvrière, qui, 20 avant le droit de vote en France a débouché sur l’élection d’une femme, d’une ouvrière, à Douarnenez.
Conférence parlée, illustrée, et aussi chantée, à l’occasion du centenaire de la grève extraordinaire des ouvrières sardinières de Douarnenez.
Chanteuses et chanteurs seront bienvenus : deux chants faciles à reprendre, après les meneuses et meneurs.
Saluez, riches heureux…
Chaque matin, au lever de l’aurore,
Voyez passer ces pauvres ouvriers,
La face blême et fatigués encore,
Où s’en vont-ils ? se rendre aux ateliers,
Petits et grands les garçons et les filles,
Malgré le vent, la neige et le grand froid,
Jusqu’aux vieillards et aux mères de famille,
Pour le travail ils ont quitté leur toit
refrain : Saluez riches heureux, ces pauvres en haillons,
Saluez ce sont eux qui gagnent vos millions.
Ces ouvriers en quittant leur demeure
Sont-ils certains de revenir le soir ?
Car il n’est pas de jour ni même d’heure
Que l’on en voit victime du devoir,
Car le travail est un champ de bataille
Où l’ouvrier est toujours le vaincu
S’il est blessé qu’importe qu’il s’en aille,
A l’hôpital puisqu’il n’a pas d’écu. refrain
Combien voit-on d’ouvriers, d’ouvrières
Blessés soudain par un terrible engin,
Que reste-t-il pour eux, c’est la misère,
En récompense d’aller tendre la main,
Et sans pitié, l’on repousse ces braves
Après avoir rempli les coffres d’or,
Les travailleurs ne sont que des esclaves
Sous les courroux des maîtres du trésor. refrain
Que lui faut il à l’ouvrier qui travaille,
Etre payé le prix de sa sueur,
Vivre un peu mieux que couché sur la paille,
Un bon repos après son dur labeur
Avoir du pain au repas sur la table,
Pouvoir donner ce qu’il faut aux enfants,
Pour son repos, un peu de confortable
Afin qu’il puisse travailler plus longtemps refrain bissé
Penn sardin
Il fait encore nuit, elles sortent et frissonnent,
Le bruit de leurs pas dans la rue résonne.
Écoutez l’ bruit d’ leurs sabots
refrain Voilà les ouvrières d’usine,
Écoutez l’ bruit d’ leurs sabots
Voilà qu’arrivent les Penn Sardin.
À dix ou douze ans, sont encore gamines
Mais déjà pourtant elles entrent à l’usine. refrain
Du matin au soir nettoient les sardines
Et puis les font frire dans de grandes bassines refrain
Tant qu’il y a du poisson, il faut bien s’y faire
Il faut travailler, il n’y a pas d’horaires. refrain
À bout de fatigue, pour n’ pas s’endormir
Elles chantent en chœur, il faut bien tenir. refrain
Malgré leur travail, n’ont guère de salaire
Et bien trop souvent vivent dans la misère. refrain
Un jour toutes ensemble ces femmes se lèvent
À plusieurs milliers se mettent en grève.
Attention, le refrain change Écoutez claquer leurs sabots
Écoutez gronder leur colère,
Écoutez claquer leurs sabots
C’est la grève des sardinières.
Après sept semaines toutes les sardinières
Ont gagné respect et meilleur salaire. refrain
Dans la ville rouge, on est solidaire
Et de leur victoire les femmes sont fières.
Le refrain change encore Ecoutez l’ bruit d’ leurs sabots
C’en est fini de leur colère,
Ecoutez l’ bruit d’ leurs sabots
C’est la victoire des sardinières.
À Douarnenez et depuis ce temps
Rien ne sera plus jamais comme avant. refrain
Ouvert à toustes.
Apéritif fraternel après le débat – Participation aux frais 5,00 €.
Au Cercle de la Renaissance, salle du 1er étage, face à la Poste, avenue Gallieni à La Ciotat